Autopsie : Mort par noyade
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Autopsie : Mort par noyade
Ah les autopsies... Capables de réveler beaucoup de chose.
Un excellent article que je vous livre ici pour déterminer si une mort est une mort naturelle par noyade ou une mort camouflée.
Bien évidemment la certitude n'est que la conjonction de la réalisation de l'ensemble des méthodes.
La noyade se définit par "... Une asphyxie mécanique résultant d'une pénétration de
liquide provenant du nez et de la bouche, inondant l'arbre respiratoire et provoquant la
mort par défaut d'oxygénation des poumons et du sang".
On distinguera toujours le cadavre frais du cadavre putréfié.
Chez le cadavre frais de nombreux signes sont fréquemment retrouvés, et sont parfois
considérés de façon abusive comme des marqueurs de la noyade :
- cyanose des extrémités, congestion en pèlerine (tête et cou)
- congestion multiviscérale
- pétéchies sous-conjonctivales ou sous-cutanées
- peau ansérine (= "chair de poule")
- protrusion de la langue
- macération palmo-plantaire
- aspect de congestion hydro-aérique des poumons (poumons denses, lourds, de teinte
violacée à noire, présentant souvent un emphysème sous-pleural diffus leur donnant la
consistance du "coussin pneumatique")
- taches de Tardieu
- épanchements pleuraux ou péricardiques (seraient plus fréquents en eau douce)
- fluidité du sang cardiaque
- aspect "mouillé" (tendu, brillant) des viscères, notamment foie et reins
- présence d'eau dans l'estomac ou l'intestin...
En fait ces signes témoignent simplement d'un séjour du corps en milieu hydrique, ou d'un
décès précédé d'une période agonique quelle qu'en soit l'origine, mais leur prise en compte
ne permet en aucun cas d'affirmer à elle seule la noyade. En pratique le seul signe à
rechercher systématiquement est le champignon de mousse : cette formation mousseuse
située au niveau des orifices bucco-narinaires provient d'un brassage de l'air, de l'eau et du
mucus tapissant les voies aériennes lors des derniers mouvements respiratoires effectués en
milieu hydrique ; même si le champignon n'est pas extériorisé, la présence de matériel
spumeux dans les voies aériennes supérieures a la même valeur diagnostique. Bien que
non pathognomonique (on le retrouve également dans l’oedème aigu du poumon), ce signe
est cependant très évocateur de la noyade vitale lorsqu'il est présent chez un cadavre
immergé ; son absence ne permet pas d'écarter le diagnostic.
Chez le cadavre putréfié, il n'existe en règle aucun élément d'observation permettant
d'affirmer voire seulement d'évoquer la noyade vitale. Aux signes classiques de la
putréfaction vont se surajouter un certain nombre de phénomènes (macération des
téguments, détachement cutané en gant ou en chaussette, plus tardivement transformation
en adipocire "gras de cadavre" ou incrustations calcaires des téguments...) : tous ces signes
témoignent seulement d'un processus de décomposition en milieu humide ou hydrique, et
sont sans valeur pour apprécier la cause du décès.
Différentes méthodes peuvent être pratiquées pour complèter le pré-diagnostic (je vous invite d'ailleurs à les rechercher sur internet) :
- Méthodes histologiques
- Méthodes Biochimiques
- Méthodes Biophysiques
- Méthodes Limnologiques (Diatonnées : micro-algues)
Un excellent article que je vous livre ici pour déterminer si une mort est une mort naturelle par noyade ou une mort camouflée.
Bien évidemment la certitude n'est que la conjonction de la réalisation de l'ensemble des méthodes.
La noyade se définit par "... Une asphyxie mécanique résultant d'une pénétration de
liquide provenant du nez et de la bouche, inondant l'arbre respiratoire et provoquant la
mort par défaut d'oxygénation des poumons et du sang".
On distinguera toujours le cadavre frais du cadavre putréfié.
Chez le cadavre frais de nombreux signes sont fréquemment retrouvés, et sont parfois
considérés de façon abusive comme des marqueurs de la noyade :
- cyanose des extrémités, congestion en pèlerine (tête et cou)
- congestion multiviscérale
- pétéchies sous-conjonctivales ou sous-cutanées
- peau ansérine (= "chair de poule")
- protrusion de la langue
- macération palmo-plantaire
- aspect de congestion hydro-aérique des poumons (poumons denses, lourds, de teinte
violacée à noire, présentant souvent un emphysème sous-pleural diffus leur donnant la
consistance du "coussin pneumatique")
- taches de Tardieu
- épanchements pleuraux ou péricardiques (seraient plus fréquents en eau douce)
- fluidité du sang cardiaque
- aspect "mouillé" (tendu, brillant) des viscères, notamment foie et reins
- présence d'eau dans l'estomac ou l'intestin...
En fait ces signes témoignent simplement d'un séjour du corps en milieu hydrique, ou d'un
décès précédé d'une période agonique quelle qu'en soit l'origine, mais leur prise en compte
ne permet en aucun cas d'affirmer à elle seule la noyade. En pratique le seul signe à
rechercher systématiquement est le champignon de mousse : cette formation mousseuse
située au niveau des orifices bucco-narinaires provient d'un brassage de l'air, de l'eau et du
mucus tapissant les voies aériennes lors des derniers mouvements respiratoires effectués en
milieu hydrique ; même si le champignon n'est pas extériorisé, la présence de matériel
spumeux dans les voies aériennes supérieures a la même valeur diagnostique. Bien que
non pathognomonique (on le retrouve également dans l’oedème aigu du poumon), ce signe
est cependant très évocateur de la noyade vitale lorsqu'il est présent chez un cadavre
immergé ; son absence ne permet pas d'écarter le diagnostic.
Chez le cadavre putréfié, il n'existe en règle aucun élément d'observation permettant
d'affirmer voire seulement d'évoquer la noyade vitale. Aux signes classiques de la
putréfaction vont se surajouter un certain nombre de phénomènes (macération des
téguments, détachement cutané en gant ou en chaussette, plus tardivement transformation
en adipocire "gras de cadavre" ou incrustations calcaires des téguments...) : tous ces signes
témoignent seulement d'un processus de décomposition en milieu humide ou hydrique, et
sont sans valeur pour apprécier la cause du décès.
Différentes méthodes peuvent être pratiquées pour complèter le pré-diagnostic (je vous invite d'ailleurs à les rechercher sur internet) :
- Méthodes histologiques
- Méthodes Biochimiques
- Méthodes Biophysiques
- Méthodes Limnologiques (Diatonnées : micro-algues)
Re: Autopsie : Mort par noyade
vraiment intéressant, merci Gilles, sans doute le "type" de mort qui m'effraie le plus, on doit souffrir énormément , quelle horreur..
Mag- Nombre de messages : 1064
Age : 51
Localisation : Dans le Sud
Date d'inscription : 30/11/2008
Re: Autopsie : Mort par noyade
Mag a écrit:vraiment intéressant, merci Gilles, sans doute le "type" de mort qui m'effraie le plus, on doit souffrir énormément , quelle horreur..
La mort par noyade et la mort par le feu, voilà 2 morts terribles.
Bon après, il y a les morts par GillesCaillotades. Celles-là sont encore pire. Voire indescriptibles tellement elles sont insupportables
Re: Autopsie : Mort par noyade
et encore Fabien tu n'as pas lu "Lignes de sang" !!!!!! encore plus terribles !
sylio- Nombre de messages : 1890
Age : 59
Localisation : ermont
Date d'inscription : 03/12/2008
Re: Autopsie : Mort par noyade
Vivement. J'ai passé commande auprès du libraire, mais il connaissait pas "Editions du polar". Il a pris mes coordonnées pour me tenir au courant, mais je crois que je vais devoir passer commande directement à l'éditeur.
Comme quoi, on peut même pas se fier à son libraire...
Comme quoi, on peut même pas se fier à son libraire...
Re: Autopsie : Mort par noyade
Alors il y a une technique en apnée qui consiste à laisser l’eau entrer dans ses sinus paranasaux et dans l'oreille moyenne afin d'égaliser la pression externe et interne "source wikipédia nom du plongeur:Patrick Musimu", pas facile si il reste de dire si il y a noyade ou pas ???
xavier- Nombre de messages : 19
Date d'inscription : 08/03/2011
Re: Autopsie : Mort par noyade
Je crois que dans ce cas, Xavier, il resteraient les taches de tardieux. Très sympotomatiques. Elles sont liées à la sous oxygénation des poumons et à leur inflammation.
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